
- Qu’est-ce que le Vanguard Initiative 3DP Pilot ?
L’initiative Vanguard 3DP Pilot est un partenariat interrégional qui vise à faciliter le déploiement et l’adoption de la fabrication additive dans l’UE. L’objectif final est de contribuer à rendre l’industrie européenne plus résiliente, durable et compétitive. Il s’agit d’une initiative structurelle regroupant 27 régions et interconnectant leurs écosystèmes industriels et d’innovation.
En bref, notre rôle est de permettre la mise en œuvre de projets d’innovation stratégiques internationaux et d’investissements conjoints, en mettant l’accent sur des activités au niveau du « post-prototypage » (c’est-à-dire à un niveau « TRL5 » et au-delà).
Compte tenu de ces ambitions et objectifs, nous activons et servons la « quadruple hélice » : les utilisateurs finaux, les fournisseurs de technologie (y compris les entreprises, les centres de recherche et centres technologiques, les universités), mais aussi les clusters et les « policy makers » au niveau régional. Aujourd’hui, nous sommes une communauté de plus de 350 organisations. J’agis en tant que « network manager », au nom des régions chefs de file du partenariat (South-NL, représenté par Brainport Development ; Norte, représenté par ProduTech, et Flanders, représenté par EWI).
- Qu’est-ce qui a été réalisé dans le cadre de ce projet au cours des dix dernières années ?
Un premier aspect à mentionner est que le VI 3DP Pilot a effectivement permis de développer, et de déployer sur le marché, de nombreuses solutions stratégiques innovantes. Grâce à notre soutien « intégré » à l’innovation, nous sommes passés de la conception de portefeuilles de projets stratégiques (« cas de démonstration ») à l’activation de combinaisons de financement ad hoc, pour aboutir à des entreprises générant des investissements privés et des ventes. Le Vanguard Initative 3DP Pilot a donc directement contribué, par exemple, à l’amélioration de l’efficacité des processus d’impression des métaux, à l’automatisation des usines d’AM, à l’amélioration des techniques de réparation basées sur l’AM, etc. Un aspect particulier de l’initiative (puisqu’il ne s’agit pas d’un projet de deux ans seulement) est sa capacité à adopter une approche plus programmatique (tout en étant adaptative), c’est-à-dire à relier différents types de projets et d’acteurs, en réduisant la fragmentation. Au fil des ans, et compte tenu de la maturité croissante de la technologie et de l’évolution des besoins industriels, nous avons lancé différents types de projets et de résultats : développements technologiques dans divers domaines (diverses « innovation actions » HE/H2020), mise en place de programmes de formation (par exemple, le projet LILIAM), investissements d’innovation interrégionaux plus proches du marché (projet 3DOP), etc.
En outre, et à un niveau plus « systémique », nous avons été en mesure d’améliorer structurellement le « paysage de soutien interrégional » pour les organisations actives dans le domaine de la fabrication avancée (et dans le domaine de l’Advanced Manufacturing en général) et désireuses de travailler au-delà des frontières nationales. Par exemple, nous (avec d’autres partenariats) avons directement contribué, par divers efforts au niveau politique, à la création de deux instruments de financement interrégionaux et plutôt proches du marché : l’instrument de financement de la CE « Interregional Innovation Investments ») et le mécanisme de financement VInnovate de l’initiative Vanguard. Au-delà du financement, nous avons mis en place des outils structurels offrant aux PME des moyens d’internationaliser leurs ambitions et leurs besoins : un outil de mise en relation en ligne (le Gateway), des « Business Innovators Meeting » (la prochaine aura lieu à Tampere), etc.
- Que pensez-vous de travailler sur ce projet ?
C’est un très bon projet sur lequel travailler. Il combine des caractéristiques tout à fait uniques.
- Tout d’abord, cette initiative est « bottom-up »(puisque les activités n’ont d’impact que lorsqu’elles s’adressent directement aux acteurs industriels), mais elle s’inscrit également dans le cadre des priorités et des défis territoriaux (notamment liés aux stratégies de spécialisation intelligente des régions concernées).
- Ensuite, il s’agit d’une mission qui nécessite le déploiement de diverses compétences, qui se renforcent mutuellement :
- « Travail analytique » (par exemple pour repérer les « gaps » stratégiques entre la demande et l’offre de services de démonstration, dans certains segments émergents) ;
- « Gestion des partenariats », y compris les connexions stratégiques entre les ambitions et les besoins des écosystèmes industriels et des acteurs ;
- et la « conception et la mise en œuvre de programmes, de services et d’activités » qui apportent une valeur ajoutée aux écosystèmes et aux acteurs.
Tout cela dans un environnement en évolution, où il est nécessaire d’adapter les stratégies et les actions à l’évolution des politiques et du marché.
- Troisièmement, il s’agit d’une coopération à long terme avec des personnes remarquablesqui partagent des visions communes: la valeur ajoutée de la coopération transfrontalière pour les défis stratégiques, la nécessité de surmonter la fragmentation au niveau de l’UE, le rôle instrumental que la technologie 3DP/AM peut jouer pour relever les grands défis industriels (en particulier, sa capacité à faire face aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement, à permettre la transition conjointe vers une industrie plus durable et plus intelligente, etc.)
- Enfin, une telle initiative pionnière et agile est un excellent moyen d’apprendre en permanence.Identifier comment de tels partenariats, interconnectant des écosystèmes, pourraient avoir encore plus d’impact à l’avenir…