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Evaluation in itinère des contrats de rénovation urbaine bruxellois
Hélène Guérard
Le défi
Les contrats de rénovation urbaine (CRU) sont un nouvel outil de la politique de rénovation de la Région bruxelloise qui dépassent les limites communales, concentrent des moyens plus importants et vise à développer des projets de rayonnement régional. Outre une approche classique d’évaluation de la pertinence et de la cohérence, l’objectif de l’étude est de mesurer, après quelques années, les aboutissements de l’outil, d’identifier ses maladies de jeunesses pour in fine proposer des recomandations concrètes en vue d’asseoir et améliorer son fonctionnement ainsi que de décupler ses impacts dans les quartiers.
La méthode & les résultats
L’approche méthodologique est classiquement séparée en 3 phases: récolte de données, analyse puis recommandations. Dans les faits, c’est un processus itératif qui s’est mis en place avec une récolte de données durant les phases 1 et 2 et une anticipation de la phase 3 durant la phase 2.
Le recherche des effets-leviers de l’outil passe par une combinaison entre :
- une lecture stratégique top-down via la prise en compte des textes réglementaires et stratégiques. Elle a permis d’identifier des pistes d’amélioration de la cohérence de l’outil au niveau des textes qui le cadrent et de leur expression concrète dans chaque périmètre
- et une analyse précise de chaque contrat afin d’en distinguer les spécificités, à l’aide notamment d’une cartographie reposant sur une base de donnée consolidée par nos soins. Est alors mis en lumière, notamment, que le saut d’échelle de rayonnement poursuivi par l’outil n’est pas systématiquement rencontré.
L’approche recouvre une solide approche participative avec une trentaine d’entretiens et un atelier de co-production « porteurs de projets » qui permet à la fois d’asseoir le diagnostic et d’enrichir les propositions en découlant.
L’étude conclut sur les succès engrangés par l’outil CRU dans sa première génération : des collaborations effectives entre acteurs régionaux et impliquant les Communes concernées, des grands projets d’espaces publics, d’espaces verts, et d’équipements, le déploiement de programmes multisectoriels qui contribuent à la revitalisation de morceaux de ville significative. Elle étaye également trois axes d’amélioration:
- Améliorer l’adhésion à l’outils et aux visions développées. Nous recommandons par exemple de négocier les périmètres d’intervention en début de législature afin de tenir compte des projets portés par les grands acteurs du territoire (STB, Bruxelles-Mobilité, SLRB) et de décupler l’effet-levier activé par le budget CRU.
- Améliorer la coordination au sein de l’outil. Nous identifions notamment qu’il manque d’un organe opérationnel de gestion de projet venant favoriser la coproduction, le test de faisabilité, l’adhésion à la vision et au projet pourrait être pertinent.
- Engager une réflexion sur les objectifs et les objets futurs de l’outil CRU. Nous recommandons entre autre d’ancrer davantage les programmes dans les défis sociétaux actuels: transition environnementale, économique, numérique, et sociétale, rénovation énergétique du bâti, etc. C’est une recommandation issue de l’analyse des projets (peu de projets économiques, de transition …) et également un souhait porté par les administrations en charge de la coordination de l’outil, de même que par certains opérateurs rencontrés.