Projets

Le défi

Bien que le contexte social ait considérablement évolué au cours des 50 dernières années, et avec lui la vision internationale du patrimoine immobilier, les instruments flamands de soutien à l’entretien du patrimoine immobilier n’ont pas (encore) évolué avec lui. L’approche actuelle ne peut pas apporter de réponses suffisantes aux questions soulevées par de nombreux gardiens du patrimoine et la méthode actuelle entraîne des frustrations chez les personnes concernées. L’ajustement des instruments sur les détails n’apporte pas de solution. Un redessin et une vérification plus fondamentaux sont nécessaires : un nouveau « raisonnement » ou une philosophie qui constitue la base de l’élaboration d’instruments de soutien et de financement qui répondent mieux aux défis actuels.

La méthode & les résultats

Pour parvenir à un nouveau raisonnement, IDEA Consult a commencé ses recherches « de l’extérieur vers l’intérieur » : nous avons d’abord examiné l’évolution des chartes et des visions internationales, et la manière dont le soin du patrimoine est abordé aux Pays-Bas, en Écosse, en Suède et au Danemark. Une évolution internationale importante comprend une vision intégrale et sociale de la place du patrimoine immobilier dans l’environnement et dans la société. En outre, on se rend compte que le patrimoine immobilier n’est pas seulement constitué de « briques », mais aussi d’histoires, d’émotions et de significations qui relient les personnes et les communautés à des lieux. Cette perspective plus large et sociétale peut encourager davantage de personnes à mieux s’occuper ensemble du patrimoine immobilier : le patrimoine peut aussi apporter des solutions à d’autres problèmes sociaux. À partir de là, un intérêt commun peut émerger et déboucher sur de nouvelles solutions.

Au cours de la deuxième phase de recherche, nous avons examiné la question de l’intérieur, par le biais d’une série de sessions et d’entretiens avec différents types de ‘gardiens du patrimoine’ : propriétaires privés, entrepreneurs, autorités locales, associations du patrimoine, VVSG, … Cela a montré que ces idées sont également répandues en Flandre – et qu’elles sont souvent déjà mises en pratique. Mais la politique et les instruments actuels en matière de patrimoine n’y répondent pas et offrent peu d’outils pour prendre soin du patrimoine « ensemble » : de différents types de gardiens du patrimoine, de différents domaines politiques, de différentes motivations de soins.

Pour parvenir à un soutien et à un financement mieux adaptés et plus efficaces, le rapport de recherche propose un changement de paradigme à quatre niveaux :

• L’évolution d’une vision patrimoniale « orientée objet » vers une vision patrimoniale ancrée socialement et spatialement ;
• L’évolution d’une organisation descendante avec l’Agentschap Onroerend Erfgoed comme tuteur, vers un modèle de réseau avec l’Agentschap comme phare, coach et partenaire cocréatif ;
• Un élargissement des stratégies principalement orientées « matériellement » qui partent de la motivation externe (politiques de la carotte et du bâton) à des stratégies qui répondent à diverses motivations et seuils de soin du patrimoine, et qui partent de la motivation interne et de l’ambition collective ;
• Une évolution des instruments de soutien avec une approche « taille unique », qui offrent de la liberté mais pas de prise, vers des instruments différenciés en termes de sensibilisation, d’appui (à la connaissance), de financement et de réglementation, mis en place sur la base du renforcement des ambitions partagées, de la cocréation et du cofinancement.

La question d’un nouveau raisonnement du soin du patrimoine est un défi auquel nous avons répondu dans cette étude en présentant une argumentation et des outils pour un changement ambitieux de la politique de soin du patrimoine. Cette étude a montré qu’en Flandre, beaucoup de choses bougent sous la ligne de flottaison et que le moment est venu d’introduire la vision sociale élargie du soin du patrimoine dans les mesures politiques ici aussi. À cette fin, on peut trouver beaucoup d’inspiration dans les pratiques étrangères en matière de soin du patrimoine, qui sont cependant souvent elles-mêmes en recherche. L’échange de connaissances et les partenariats entre divers acteurs sociaux, tant en Flandre qu’avec des partenaires étrangers, offrent des possibilités de placer la politique de soin du patrimoine sur une autre base. En fin de compte, cette approche différente devrait contribuer à accroître la rapidité, la qualité et la portée des soins apportés au patrimoine. De sorte que le patrimoine puisse être et rester significatif non seulement pour la société d’aujourd’hui, mais aussi pour les générations à venir.

Le rapport de recherche a été publié sur le site de l’Agentschap Onroerend Erfgoed.