Des déchets de construction plus circulaires à Bruxelles

Des déchets de construction plus circulaires à Bruxelles

Les déchets de construction représentent à Bruxelles environ 650.000 tonnes par an. Au niveau européen, le secteur de la construction représente la moitié de l'extraction des ressources. Chaque projet immobilier a un impact sur l'environnement qui devra être drastiquement réduit dans les années à venir pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

 La chaîne de valeur de la construction et de la rénovation implique divers acteurs, comme l'architecte, le client public ou privé, la société, la logistique, l'artisan. Face aux enjeux actuels, tels que la réduction de la quantité de déchets générés et la promotion de l'économie circulaire, chaque évolution du secteur a besoin d'une approche spécifique.

Un des leviers étudié depuis quelques années sur Bruxelles est l'audit réemploi des matériaux avant démolition ou réhabilitation d'un bâtiment. Cet audit permet d'identifier les matériaux, les caractériser, les localiser et anticiper dans le projet de construction/réhabilitation leur réemploi, réutilisation, recyclage, sur site ou hors site. Certains acteurs bruxellois sont reconnus au niveau européen pour leur expertise dans le domaine. 

Ces audits ne sont pour l'instant pas obligatoires mais devraient le devenir dans les années qui viennent. Aujourd’hui, lors de ces audits, des visites de site et des analyses d'experts permettent de formaliser des rapports constitués de feuilles Excel reprenant les caractéristiques des matériaux et leur localisation dans le bâtiment. C'est un très bon début mais plutôt artisanal qui ne permet pour l'instant pas l'industrialisation du processus ni la mise en commun des données suffisantes pour atteindre une masse critique qui fera basculer le secteur.

D'autres approches émergent comme l'utilisation de scanner, de drones pour aller plus vite lors des visites, l'organisation de bases de données en open source pour favoriser la création d'une base de données régionale et les échanges d'information. Si une telle base de données sur les matériaux de construction était mise en place, elle pourrait permettre de créer les premières briques d'un jumeau numérique bruxellois, où chaque acteur pourrait identifier le gisement de matière en stock et anticiper son utilisation dans son projet de construction/réhabilitation. Cette base de données doit atteindre une masse critique pour qu'à tout moment des matériaux soient disponibles (avec un nombre minimal de chantiers en cours dans la base de données). C'est à cette condition que les déchets de constructions pourront intégrer les cycles de réemploi, réutilisation et recyclage.

Pour l'instant les audits réemplois menées par les porteurs de projet soucieux de limiter leur impact environnemental ne sont pas encore partagés, limitant la création de cette base de données commune et l'atteinte de cette masse critique. Ce futur est pourtant techniquement possible, les acteurs bruxellois en voient l'intérêt pour certains, reste à formaliser une approche collective pour le déployer.

arrow team members
foto David Monic
David Monic
Expert Immobilier & Développement Territorial

Clients

  • Gouvernement flamand
  • Gouvernement wallon
  • Gouvernement bruxellois
  • Gouvernement fédéral
  • Commission Européenne
  • Villes et provinces